Biden sombre dans une nouvelle année 2016

Le candidat démocrate présomptif dénonce Trump comme une menace pour la sécurité nationale. Il est "inapte sur le plan du tempérament à occuper une fonction qui exige connaissance, stabilité et immense responsabilité", et il "a menacé d'abandonner nos alliés de l'Otan". Avec cet albatros à la coiffure sauvage autour du cou du Parti républicain, une victoire démocrate en novembre est assurée.

Du moins, c'est ainsi que les démocrates se sentaient à l'été 2016, lorsque Hillary Clinton a prononcé ce discours anti-Trump (l'un des nombreux de cette campagne électorale). Alors que les sondages favorisaient Clinton, son message anti-Trump n'a pas suffi à remporter l'élection le jour du scrutin. Clinton a mené sa campagne avec un message destiné à séduire la nouvelle base du Parti démocrate : des électeurs aisés et très diplômés. Elle a ignoré les questions économiques et a qualifié de "déplorables" de nombreux électeurs de Trump. Au lieu de modérer sa position sur les questions culturelles, elle a au contraire adopté une ligne plus à gauche.

Malgré quelques différences notables avec la campagne de Clinton en 2016, la candidature de Biden en 2024 pourrait risquer de tomber dans un piège similaire. Avec…   des incursions dans la politique industrielle et des tarifs sur certains produits de la République populaire de Chine, Biden a tenté de répondre à certaines préoccupations économiques des cols bleus. Contrairement à Clinton, il n'a pas ignoré les anciens États du "mur bleu" dans le Midwest, mais a plutôt dirigé des ressources de campagne vers ces régions.

Sur les questions culturelles, son administration a été bien moins centriste que ce que la marque "Joe de Scranton" laisserait penser. Il a constamment laissé la vanguard progressiste définir la politique en matière d'identité, d'avortement et d'éducation. L'immigration est peut-être l'exemple le plus visible de Biden abandonnant la modération pour apaiser la classe militante.